Mission à la frontière du Cambodge
Publié le 3 décembre 2025
Oui, que le Seigneur garde et bénisse tous ces habitants de S’Tieng.
Un souvenir inoubliable
Cet été, au Vietnam, j’ai eu la joie de faire une très belle expérience dans un camp de jeunes organisé par les Sœurs de Notre Dame sous la direction d’un curé de la communauté des Missionnaires au Vietnam.
Nous sommes allés jusqu’à la frontière du Cambodge pour rencontrer les habitants et les jeunes de cette région. Ils sont très pauvres, en particulier les S’Tieng « , une tribu ethnique.
Notre camp avait pour thème « Eté rayonnant » et il s’est déroulé du 2 au 30 juillet à la paroisse LOC HOA, Dong Nai.
Ce camp a duré un mois. Tous les matins, du lundi au vendredi, de 7 h à 16h, nous donnions des cours aux enfants et aux jeunes collégiens.
Parmi les élèves, certains restaient à l’école toute la semaine parce que leur maison était très loin de l’école et que leurs parents ne pouvaient venir tous les jours les chercher. Pour les familles qui n’avaient pas de moyen de transport, les frères religieux les ramenaient à la maison en Honda.
Le programme de la semaine
Tous les matins, les élèves du primaire à la 3ème ont des cours de mathématiques et de vietnamien puis dans l’après-midi, un cours d’anthropologie. Le vendredi est une journée d’animation avec des jeux organisés par les Missionnaires.
Après l’école, ceux qui restent au foyer ont la messe à 17h30 et à 19h, ils suivent les Missionnaires pour la prière du soir chez les habitants du quartier.
Mon service
La Sœur responsable du camp m’a proposé de donner des cours aux enfants de CE1. Cette classe était plus nombreuse que les autres : ils étaient 50. Heureusement, nous étions 4 professeurs pour les instruire.
Les enfants de la tribu S’Tieng ne vont pas souvent à l’école parce que leurs parents sont pauvres et travaillent toute la journée dans les champs. Ils n’ont donc pas de temps pour s’occuper de leurs enfants. C’est la raison pour laquelle les enfants de S’Tieng ont du mal à étudier. Par exemple, les CE1 ne savent compter que de 1 à 10 et prennent une heure pour écrire une seule phrase.
Notre camp avait pour but de donner une meilleure éducation aux enfants : bon comportement, politesse, responsabilité à l’égard de l’environnement etc. D’autre part, le camp les aidait à ne pas s’accrocher à l’écran durant les vacances d’été.
La joie de notre camp
Notre camp offrait aux enfants un bon repas tous les jours car ils ne mangent pas à leur faim chez eux. Chez eux, le repas est très pauvre : du riz avec de l’eau ou bien avec quelques poissons secs.
L’aide, l’amour, l’attention des Missionnaires ont donné aux enfants le désir de continuer à étudier car la plupart des jeunes étudient jusqu’à la fin du collège puis ils restent à la maison pour travailler dans le champ de riz, de caoutchouc ou pour surveiller les buffles comme leurs parents.
Mes souvenirs
Durant deux semaines de service auprès de ces enfants, j’ai été portée par leur sourire qui était si simple et beau. Je le garde toujours dans mon cœur et je le vois encore dans ma mémoire.
J’ai été heureuse de participer à ce camp. Non seulement j’ai pu aider les enfants mais j’ai eu aussi l’occasion de rendre visite aux voisins et de prier avec eux tous les soirs. En honda, je traversais des chemins ténébreux et déserts pour aller prier chez eux. J’ai vraiment eu peur mais heureusement je n’étais pas seule car mon équipe était avec moi.
Le samedi, comme il n’y avait pas de cours, tous les bénévoles et les Missionnaires, nous avons fait une expérience de travail chez les S’Tieng. Nous avons surveillé les buffles, travaillé à la rizière, aux caoutchoucs etc. Tous, nous avons beaucoup apprécié ces moments avec eux.
La culture chez les S’Tieng
Chez les S’Tieng, après le mariage, l’homme doit aller vivre chez sa femme. La femme est comme « chef » de la maison. Ce qui m’a beaucoup surprise, c’est que les femmes de S’Tieng fument plus que les femmes Kinh.
Chez les catholiques de S’Tieng, elles n’ont pas d’autel pour le culte comme chez les Kinh, elles accrochent seulement le Christ crucifié et l’image de Jésus miséricorde au mur. C’est très simple.
Tous les dimanches, le curé envoie un petit bus de 15 places et un grand de 30 places pour emmener ces familles à la messe en ville. Chaque fois, la paroisse prépare une grande marmite de bonne soupe pour leur petit déjeuner. Avant la messe à 9h30, les enfants ont le caté avec les catéchistes tandis que les adultes en ont à l’église avec le curé. C’était un dimanche extraordinaire pour moi.
Fin du camp
Ce mois de mission s’est bien terminé. Les adieux ont été difficiles mais nous espérons renouveler notre expérience l’été prochain. Je continue à prier pour que tous ces enfants continuent leurs études jusqu’à l’université et trouvent un bon travail afin de pouvoir aider leurs parents.
Oui, que le Seigneur garde et bénisse tous ces habitants de S’Tieng.
Sœur Maria Goretti
Voici quelques photos de ma mission
- Eglise LOC HOA
- Messe du dimanche
- Autel chez les S’Tieng
- Prière du soir 2
- Prière du soir 1
- Enfants de S’Tieng
- Grands Jeux
- Spectacle
- Soeur Marie Goretti ( à droite)
- Goûter









