Vence, Chapelle Matisse

Vence, Chapelle Matisse

Matisse conçoit le projet de construire une chapelle pour les Sœurs dominicaines de Vence, en reconnaissance des soins prodigués par Sœur Jacques- Marie, son infirmière.

 

Un peu d’histoire

Fondation

  «   En lisant les Archives…

Octobre 1898, Mère Dosithée et Sr Marie-Dominica arrivent à 22h ā Pass-Prest après une petite halte chez les Dominicaines de Cette (Sète) pour une nuit.

Pourquoi si tard ? Elles portent encore la robe noire. Pour ne pas choquer les Sœurs qui ont l’Habit dominicain, elles se sont arrangées pour arriver dans la nuit. En rentrant dans les chambres qui leur sont destinées, elles y trouvent l’Habit de l’Ordre préparé pour chacune ! Mère Dosithée le gardera ensuite…En effet, un an après, en juin 1899, les Dominicaines de Notre-Dame du Rosaire le revêtiront toutes !

Mère Dosithée et Sœur Marie-Dominica sont reçues par Mère M. Vincent (Maîtresse des Novices de Cette), nommée provisoirement par les Pères OP (Province de Paris) Prieure des Dominicaines de la Sainte Famille qui venaient de perdre leur Fondatrice et Prieure, Mère M. Emilie.

Il s’agissait de faire un essai d’affiliation  entre Passe-Prest et Monteils…pour répondre aux désirs du Provincial de Paris, le Père Bourgeois…
Entrevoyant le bien à faire et les avantages d’une telle fusion, Mère Dosithée accepte pour quelques temps la Direction de la Petite Congrégation de la Sainte Famille de Passe-Prest.  Mère M. Arsène est choisie pour Prieure de la Maison de St Paul et Sœur M. Dominica est envoyée dans leur Maison de Vence, comme Supérieure et Maîtresse de classe.

Les œuvres prospéraient, l’école donnait grande satisfaction mais une nouvelle épreuve attendait les filles de Mère Emilie.

Au mois d’août 1900il est décidé que la fusion n’aura pas lieu avec Monteils. Mère Dominica et les Sœurs sont rappelées à la Maison-Mère mais les habitants de Vence font des démarches auprès de l’évêque pour obtenir leur retour…Deux pétitions lui sont envoyées…   Le doyen de Vence écrit à l’évêque : «Si vous vous opposez au retour des Sœurs Dominicaines de Monteils, vous mettez toute la  ville contre vous ! Et contre moi !    – « Rappelez-les ! » répond l’évêque !  Mère Dosithée et son Conseil acceptent avec empressement la nouvelle Fondation, car elles souhaitent avoir une Maison sur le littoral…

Fin novembre 1901le mobilier scolaire est en place, deux Sœurs sont envoyées de la Maison Mère : Sœur Alexandra et une Novice, soit pour la classe, soit pour l’ouvroir…Dès le 1er jour, 40 élèves se présentent…avec la bienveillance de la Municipalité et de l’Inspecteur qui, dès le lendemain, visite les écoles laïques de Vence…et donne aux Sœurs deux mois pour se mettre en règle…ce qui se passe…Quelques offrandes et la rétribution des Sœurs permettent d’avancer. La Maison est placée sous la protection de saint Joseph (trouvé dans le grenier) et de sainte Anne (quartier Sainte-Anne)

Les Sœurs sont responsables du chœur de chant des Jeunes- filles. Le commencement d’un ouvroir étant annoncé, une trentaine de jeunes-filles viennent au Couvent des Dominicaines pour apprendre à coudre, ou le jeudi et le dimanche pour se récréer : c’est le patronage qui débute…avec aussi la visite des malades…

Septembre 1904,  les Sœurs continuent de soigner les malades et de recevoir des dames pensionnaires…Mais leur maison est trop petite. Mère Bonaventure  décide : ou partir, ou trouver un autre local…Sœur M. Dominica trouve une coquette Villa, avenue de la gare.

Mère Bonaventure et le Conseil acceptent. Les Sœurs y sont  locataires.

Janvier 1905les Sœurs s’installent dans leur nouvelle habitation…Le fils du propriétaire, Monsieur Joseph Barrière, propose le nom de « Villa Lacordaire »… « C’est tout indiqué pour des Sœurs Dominicaines et de plus, j’ai une grande admiration pour Lacordaire ! »

Février 1906les Sœurs prennent possession de toute la villa réparée et agrandie.  Les Sœurs souhaitaient avoir une Chapelle avec la présence du Seigneur…Cela a été difficile…Le curé voulait les Sœurs à l’église…

Juillet 1906, le 30, le Chanoine Bouchard se décide à venir y célébrer la première messe…Choristes et Dames pensionnaires ont acheté le nécessaire : autel, vases sacrés, ornements…Madame Barrière, la propriétaire, en pleure de joie !

Commencement de l’œuvre des catéchismes et de la Première Communion. Les Sœurs reçurent huit enfants dont elles s’occupèrent avec grand soin !

L’œuvre des malades prend de l’extension…On doit refuser aux pauvres malades…Mère Bonaventure est désolée…Elle envoie en 1912 la bonne Sœur Olympe qui s’adonne alors uniquement aux malades. Mais il faut lui adjoindre une autre Sœur (Sœur Jean-Marie) tant les demandes sont nombreuses !

1941le propriétaire, voulant vendre sa Villa, les Sœurs sont expropriées et achètent l’Hôtel du Baou Blanc, route Saint-Jeannet.  La première Villa, aujourd’hui détruite, se trouvait à l’emplacement actuel de l’Hôtel Diana, rue des Poilus.

L’Hôtel du Baou Blanc devient le « Foyer Lacordaire » : Maison de repos pour cures libres et soins à domicile par les Sœurs infirmières. »

 

La Chapelle Matisse

Matisse conçoit le projet de construire une chapelle pour les Sœurs dominicaines de Vence, en reconnaissance des soins prodigues par Sœur Jacques- Marie, son infirmière.

Aidée par les frères dominicains, il réalise une œuvre totale dans laquelle pendant quatre années, il s’engage à tous niveaux : architecture, grands dessins sur panneaux de céramique, vitraux, sculpture, mobilier et vêtement liturgiques.

Selon les mots de Matisse, sa chapelle est l’aboutissement de toute une vie de travail » !

Ce que j’ai réalisé dans la chapelle, c’est la création d’un espace religieux… Prendre un espace clos de proportions très réduites et lui donner par le seul jeu des couleurs et des lignes, des dimensions infinies» .

 

2012, le Musée « Matisse » est installé dans l’ancienne Maison « Saint-Joseph ».

 

Voici quelques photos de La Chapelle du Rosaire de Matisse